Edito

Propagande pro-RN, fake news, mépris des institutions… Chère Arcom, le moment est venu de débrancher CNews et C8

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En douze ans, les chaînes du groupe Bol­loré ont écopé de plus de 40 rap­pels à l’ordre de l’Arcom, le régu­la­teur des ondes, pour de nom­breux man­que­ments en matière de plu­ral­isme, de déra­pages et autres pro­pos dis­crim­i­na­toires. Et le phénomène ne cesse de s’aggraver.

Cette semaine, CNews a reçu deux amendes, pour avoir lais­sé dire à l’antenne que «l’immigration tue», sans aucune réac­tion de l’animateur, ou que le réchauf­fe­ment cli­ma­tique était un «men­songe».

Pire, pen­dant toute la cam­pagne des lég­isla­tives, Vin­cent Bol­loré a trans­for­mé ses antennes en véri­ta­bles machines à pro­pa­gande. Sur Europe 1, égale­ment la pro­priété du mil­liar­daire d’extrême droite, Cyril Hanouna a rem­placé Sophie Davant pour 1h30 d’une émis­sion poli­tique quo­ti­di­enne. Comme le Monde l’a racon­té, la gauche n’a presque jamais été invitée, faisant sys­té­ma­tique­ment la cible d’attaques. Quand les représentant·es du RN ou de Recon­quête étaient traité·es avec bien­veil­lance. Énième mise en demeure de l’Arcom.

Ces chaînes ne sont pas des médias comme les autres : elles sont un véri­ta­ble dan­ger pour notre vie publique. Elles frac­turent la société et met­tent du sel sur ses plaies. Ses animateur·ices, mau­vais pas­tich­es de jour­nal­istes, nient les faits et pla­cent les opin­ions au-dessus de tout le reste. Vin­cent Bol­loré n’est pas un indus­triel comme les autres. Il est un patron en croisade idéologique pour que ses idées tri­om­phent dans la bataille cul­turelle. Et ses médias con­stituent son armée.

Ici, il n’est pas ques­tion de lib­erté d’expression, mais de respect du droit et de la démoc­ra­tie. Les canaux TNT sont des biens com­muns, aux­quels n’ont accès qu’une poignée de médias en l’échange du respect de principes fon­da­men­taux, dont le plu­ral­isme poli­tique.

Alors que l’Arcom étudie en ce moment-même les deman­des d’attribution ou de réat­tri­bu­tion des fréquences de la TNT, dont celles de CNews ou C8, il est plus que temps d’arrêter les frais. Une péti­tion en ce sens rassem­ble déjà plus de 200 000 sig­na­tures.

Chère Arcom, alors que les mis­es en demeure et autres amendes à répéti­tion n’ont vis­i­ble­ment aucun effet sur ces médias, il est l’heure de mon­tr­er qu’on ne peut pas s’essuyer les pieds sur les textes de lois et la démoc­ra­tie. Pour le plus grand bien de tous, le moment est venu de débranch­er C8 et CNews.